Gestion de projet hybrideJavier Paredes |

Et si le stress n’avait pas forcément une connotation négative dans le quotidien de la gestion de projet ?

Les délais de plus en plus courts, l’exigence de performance, de planification… ajoutent une pression très forte aux gestionnaires de projet. C’est dans ce contexte d’adaptation au changement et de hautes exigences que le stress paraît presque omniprésent dans le quotidien des gestionnaires.

Mais, avant d’aller plus loin, essayons de bien comprendre les mécanismes qui sont à l’origine du stress. L’origine du stress est un débalancement entre les EXIGENCES et la perception des CAPACITÉS. Souvent, on ressent du stress, soit lorsqu’on surestime la difficulté de la tâche ou lorsqu’on sous-estime nos capacités à l’accomplir. Souvent, c’est même un mélange des deux. Le stress est pourtant une expérience subjective qui est propre à chaque personne. Face à une même situation, deux personnes réagiront différemment selon son propre profil psychologique, ses expériences passées, etc.…

De nos jours, tout bon gestionnaire doit être en mesure de jongler avec le stress tout en étant performant. Pourquoi lutter contre le stress alors qu’il pourrait être mis à contribution pour améliorer la performance de nos équipes?

En effet, comme nous pouvons le voir dans la courbe ci-contre, un certain degré de stress a une incidence positive dans la productivité, autant individuelle que collective. Un certain niveau de stress produit un « pic » de productivité qui peut être très bénéfique pour le projet et l’équipe dans son ensemble. C’est ce qu’on peut définir comme le stress positif.

Un niveau de stress très faible ou même inexistant peut amener à démotiver l’équipe, à la faire procrastiner dans la réalisation de ses tâches et, ultimement, même à l’ennui, ayant pour résultat une productivité très faible.

De l’autre côté, un stress excessif peut amener à un sentiment de dépassement, fatigue et à une surestimation de la difficulté de la tâche à accomplir, ce qui se traduit par une diminution considérable de la productivité.

L’idée à la base est très simple. Nous avons tous vécu des journées au travail très chargées, qui se déroulaient très vite, où nous nous sentions satisfaits, motivés, et dans lesquelles nous avions été particulièrement productifs. Au contraire, des journées avec une charge de travail très faible, le temps semblait passer lentement et on finissait souvent épuisés, et ce même si la charge de travail était presque inexistante.

Mais qu’arrive-t-il lorsque ce niveau de stress « positif » perdure dans le temps? C’est ça le gros défi du gestionnaire ! Il doit s’assurer de trouver aussi des moments de repos pour son équipe pour éviter que les effets bénéfiques du stress finissent par se transformer en fatigue ou même, dans de cas extrêmes, des cas de « burn out ». En effet, lorsque ce niveau de stress modéré se maintient dans le temps on finit par perdre ses effets positifs pour nuire à la productivité du projet et la santé mentale des membres de l’équipe.

Bien dosé, le stress peut être un élément clé pour augmenter la satisfaction, la motivation et ultimement la productive de l’équipe. Cependant, le gestionnaire doit s’assurer de trouver aussi des moments de détente pour l’équipe. C’est un peu comme un muscle qu’on développe avec des exercices de stress et des temps de repos. Trouver le bon dosage est un art que le gestionnaire doit cultiver pendant toute sa carrière.

Et vous, profitez-vous pleinement des bénéfices que le stress peut apporter à votre équipe?

Bibliographie

Grodnitzky, G. R. (2014). Culture Trumps Everything: The Unexpected Truth about the Ways Environment Changes Biology, Psychology, and Behavior. MountainFrog Publishing.

Pépin, R. (2014). Les équipes de projet haute performance: comment les bâtir ? Comment les diriger ? Les Éditions SMG.

À propos de l’auteur

Javier se considère une personne extrêmement chanceuse! Pendant plus de 20 ans, son travail d’ingénieur l’a permis de gérer des projets dans 6 pays sur 3 continents. Après avoir géré de nombreux projets au fil des années, Javier est devenu en 2018 PDG d’une importante entreprise de construction au Québec.

Aujourd’hui Javier a décidé de faire le saut à l’entrepreneuriat et fonder Stratégie Performance inc. Son entreprise offre des services de formation, conférences et coaching en gestion des équipes et leadership en entreprise.

En plus de gérer son entreprise Javier est également chargé de cours à l’École de Gestion de l’UQTR.