Mathieu Dupré|

Dans cette série d’articles, je vous amène avec moi pour une immersion complète dans l’univers de Spotify, cette entreprise suédoise, fondée en 2006, par Daniel Ek et Martin Lorentzon, qui par sa plateforme de musique en ligne, met de l’ambiance dans nos soirées entre amis, ou nous permet de chanter à tue-tête pendant les longs voyages en voiture.

Je vous entends déjà demander : quel est le lien entre Spotify et la gestion de projet?

Spotify n’a pas que développé cette application musicale, elle a également créé et fait évoluer son propre modèle agile, en s’inspirant des approches et des bonnes pratiques lean et agiles. 

Les créateurs de la méthode Spotify, Henrik Kniberg et Anders Ivarsson l’ont présenté au grand public dans plusieurs publications et vidéos, disponibles en ligne. Ces publications ont mené plusieurs entreprises à s’inspirer, voire à reprendre le modèle intégral, et ce, avec plus ou moins de succès. Pourquoi ces organisations ont-elles échoué? Parce qu’elles n’étaient tout simplement pas prêtes!

Le modèle Spotify est construit autour d’une culture d’entreprise forte, basée sur l’amélioration continue et qui a énormément évolué avec le temps. Un des grands facteurs de succès repose sur leur culture agile. Si chaque employé comprend la culture, ils sont plus susceptibles de la faire vivre et de grandir en tant qu’organisation. 

Les informations que je vous présenterai dans cette série sont tirées de documents qui datent de 2014, il est donc très probable que l’entreprise et le modèle aient évolué depuis. Ce sont toutefois les documents les plus complets trouvés à ce jour, sur cette méthodologie. Même les publications plus récentes font référence à ces documents. 

Une entreprise SCRUM, à l’origine

C’est à la suite de l’expansion de l’entreprise, que Spotify a réalisé que dans sa structure, plusieurs standards des pratiques scrum étaient plus nuisibles que bénéfiques, notamment les sprints planning, les découpages des tâches, l’estimation, la vélocité et les graphiques de progression (burndown chart).

Spotify mentionne que la mise en place des règles est bon début, mais qu’il ne faut pas hésiter à les enfreindre s’il le faut. Le général américain Douglas MacArthur a dit un jour : Rules are ment to be broken … les règles sont faites pour qu’on les enfreigne.

Nous allons donc constater dans cette série que d’avoir adhéré à cet adage a été très payant pour Spotify. Voici un exemple de « règle enfreinte » chez Spotify : les scrum-masters n’existent plus, ce sont davantage des coachs agiles, qui agissent à titre de personne facilitatrice, plutôt que de maitre des processus agiles. On en comprend donc que pour l’entreprise suédoise, l’agilité en soi, est plus importante que le scrum, et que les principes sont plus importants que les bonnes pratiques.

Dans le prochain article, nous aborderons l’impact positif engendré par l’autonomie donnée aux escouades chez Spotify.

Références

À propos de l’auteur

Mathieu Dupré est détenteur d’un Baccalauréat en Psychologie (UQTR), d’un Certificat en CyberEnquête (Polytechnique Montréal) et actuellement étudiant à la Maîtrise en Gestion de Projet (UQAR). Il travaille auprès d’une institution financière depuis 11 ans et a notamment occupé des postes en lutte au blanchiment d’argent et en intelligence d’affaires. Il a ensuite agi comme Responsable de Produit sur les projets de maintenance des outils internes et d’une solution innovante en matière de sensibilisation en sécurité. Il œuvre actuellement à titre de Responsable de Produit pour des solutions en sécurité corporative, sur le programme Enquêtes, Liaisons et Renseignements.