Des praticiens (iennes) de tous les horizons
Les 28 et 29 avril derniers avait lieu la 11e édition du Colloque en gestion de projet du PMI Lévis-Québec au manoir du Lac Delage.
L’événement regroupait une trentaine de conférenciers et a connu un vif succès puisque, d’après un sondage auprès de ses participants, le taux global de satisfaction s’est élevé à 96 %.
Le profil des participants est varié : on note particulièrement qu’une majorité (68 %) détient une certification du PMI et 24 % sont membres d’une autre association (OIQ, CPA, ICF, OAQ). Les secteurs privé et public sont également bien représentés. Bref, une belle diversité!
Déroulement
Chaque journée débutait par une conférence plénière. Par la suite, chaque participant pouvait choisir entre 4 pistes de sujets soit :
- De la théorie à la pratique : l’application pratique de concepts de la gestion de projet.
- Témoignages : le partage de l’expérience d’un gestionnaire-conférencier pour un projet réalisé.
- La GP à 360o : la gestion de projet hors TI par exemple pour des projets du secteur de la construction, du secteur minier, pour la recherche sur les biotechnologies marines.
- Formation : la diffusion d’une formation sur un thème relié à la gestion de projet ou la gestion de ressources.
Au dire des participants, le contenu des conférences était au rendez-vous et adapté à nos réalités.
À noter que le contenu des conférences est maintenant disponible sur le site du PMI Lévis-Québec, dans la section du Colloque (Activités). Il suffit de cliquer sur la photo du conférencier (ières) pour visualiser sa présentation. Voir ici.
Gala
La journée du mardi a été conclue par la tenue de la 2e édition du Gala Excellence en gestion de projet où furent couronnées les personnes suivantes :
- Toutes catégories;
- Monsieur Rémi Gossart (La Capitale) pour le trophée Catégorie Relève;
- Monsieur Louis Vézina (Courir pour la vie) pour le prix « Coup de cœur » décerné par les participants au Gala.
Félicitations aux gagnants et merci à tous ceux ayant posé leurs candidatures.
Speed-meeting (brefs échanges entre participants)
Le mercredi après-midi, le speed-meeting fut de retour pour une 2e édition. Cette activité qui a été fort apprécié des participants, consiste en de brefs échanges d’une douzaine de minutes par petits groupes sur un sujet relié à la gestion de projet.
Une fois le délai écoulé, les participants changent de table pour aborder un autre sujet, entourés de nouveaux membres d’équipe. Le tout guidé par un animateur.
Voici en bref, les principales conclusions tirées des commentaires des participants pour chacun des 5 thèmes abordés.
Q1- Dans un contexte d’austérité doit-on gérer le changement ou l’imposer? Quels sont les impacts d’imposer le changement à court et long terme selon vous?
- L’imposition d’un changement de façon autoritaire n’est pas souhaitable et peut causer un déséquilibre pouvant même avoir un impact sur la rétention du personnel. Si le contexte « nous impose de l’imposer », il faut le vivre ensemble.
- Ainsi, il faut gérer le changement, gérer ses impacts. Donner un rythme au changement, l’adapter au contexte et rechercher l’adhésion. L’utilisation de certaines techniques par des gens compétents en gestion du changement peut être facilitante.
- Le fait de bien le gérer n’amène pas plus de frais, bien au contraire. Il est important d’investir pour l’adhésion de tous.
Q2- Une proposition vous est faite par un fournisseur ou un client qui ne respecte pas les règles d’éthiques, mais qui est avantageuse pour les deux parties. Comment gérez-vous cette proposition?
Pour cette question, le résumé a été rédigé par M. Guy Boutet.
- Dans le contexte gouvernemental actuel, il est recommandé de ne pas déroger des politiques instaurées récemment même si elles semblent abusives. Par exemple, les participants recommandent de refuser un dîner, même si ceci est un enjeu pour le résultat de leur projet.
- Les participants sont conscients que les politiques actuelles peuvent nuire aux projets (augmentation des délais et des coûts). Il a été mentionné également qu’elles peuvent empêcher la création d’un bon esprit d’équipe ou de ne pas être en mesure de récompenser l’équipe lors d’un succès (5 à 7 ou dîner). Certaines personnes croient que ces activités peuvent être réalisées en demandant aux gens de payer leur repas ou autre frais, mais ils sont conscients que les gens ne participeront pas nécessairement tous.
- Certaines personnes croient qu’il y a eu de l’abus et aujourd’hui en raison de la difficulté à préciser ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, tout est inacceptable. Une personne, a suivi à son embauche une formation de l’UPAC et elle ne peut pas accepter de se faire payer un café!
- En conclusion, les règles actuelles semblent davantage là pour gérer les perceptions que la corruption.
- Dans le contexte privé, les règles d’éthiques n’ont pas changées. Les valeurs des gens sont à respecter, ce qui revient souvent est qu’on ne doit pas rien accepter qui nous avantage personnellement. Les dîners d’affaires sont encore courants.
Q3- Le rôle du chargé de projet est présentement en évolution avec la venue de l’agilité et du rôle de Scrum Master. Comment voyez-vous l’évolution de la profession?
Les avis sont partagés pour cette question. Deux tendances se dégagent des entretiens.
Tendance 1 : Chargé de projet et Scrum Master deux rôles différents
- Pour certains, le rôle du chargé de projet ne change pas, il doit tout de même être le gardien de la portée du projet, des budgets, des dates de livraison et poursuivre la reddition de comptes. Le rôle du SCRUM MASTER est plus d’être un chef d’équipe et un gardien de la cohésion de l’équipe, il doit s’assurer que les gens sont responsabilisés face à leur rôle.
- L’Agilité est une nouvelle méthode qui demande de l’adaptation et une présence plus importante de l’équipe et du client, ce qui implique des outils différents. La rigueur est améliorée, car la méthode nécessite un suivi plus fin, donc plus de micromanagement.
- On doit se poser la question si la pertinence de mêler les deux rôles dans un projet est une bonne approche, comme il est souvent proposé.
Tendance 2 : Chargé de projet et Scrum Master deux rôles qui peuvent se combiner
- Les rôles peuvent se combiner, toutefois il faut ajouter une ressource en planification contrôle qui va s’occuper de la reddition de compte. Ainsi, s’il y a un chargé de projet, son travail est allégé par rapport à une approche traditionnelle.
En conclusion
- Les avis des participants sont donc partagés. Ils ont indiqué toutefois que cette méthode ne peut s’appliquer à tous les types de projet.
Est-ce une mode ou une évolution dont on peut tirer profit? Comme pour tout changement, il faut d’abord franchir la première étape de compréhension commune. C’est donc une discussion à suivre.
Q4- Votre organisation a probablement déjà atteint un certain niveau de maturité en gestion de projet. Quelles seraient les prochaines étapes qu’elle devrait entreprendre pour atteindre un niveau de maturité plus élevé?
L’amélioration continue doit faire partie de la culture de l’entreprise, être partie prenante pour la direction. L’évolution doit être structurée, par exemple à l’intérieur de plans stratégiques et tactiques. Il faut gérer le changement, préparer les gens à recevoir de nouvelles façons de faire.
Toutefois, il faut s’assurer de la stabilité du niveau de maturité en place avant de poursuivre l’évolution. Le degré de maturité actuel ne doit pas reposer pas sur les épaules de ressources spécifiques, car cela crée une fragilité lorsque les ressources quittent l’entreprise. Parmi les éléments à améliorer proposés, citons :
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- des outils (et mécanismes) allégés permettant une meilleure flexibilité;
- des tableaux de bord;
- un bureau de projet;
- la gestion de portefeuille après la gestion de programme;
- la gestion des risques;
- la gestion des parties prenantes;
- la mise en place d’un vocabulaire commun dans toute l’organisation;
- une base de connaissance partagée des projets passés, des recommandations et des leçons apprises (et s’assurer qu’elle soit alimentée);
- l’implication : s’assurer d’avoir des gestionnaires imputables;
- un coaching pour assurer un bon niveau de connaissance et soutenir les ressources.
Afin d’assurer le succès de l’évolution, il faut en faire un suivi serré avec des indicateurs permettant de mesurer l’atteinte des résultats et rectifier le tir au besoin.
Q5- On retrouve de plus en plus, dans les équipes de projet, plusieurs générations de personnes (génération x, y, …). Comment voyez-vous cette cohabitation?
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- Les valeurs et les engagements sont différents d’une génération à l’autre. Il faut bien comprendre les valeurs de chaque génération afin de pouvoir exploiter la complémentarité et favoriser les échanges.
- Certains participants proposent de ne pas imposer, mais d’impliquer, de challenger les ressources et d’accepter la différence. D’autres soulignent l’importance d’annoncer clairement les enjeux et les règles (plages fixes de présence en entreprise, utilisation des cellulaires…) tout en s’assurant de laisser « libres » les différentes générations. On souligne l’importance de s’adapter!
- Tous s’entendent pour dire que la diversité est gagnante pour l’entreprise et pour la motivation des ressources.
Conclusion
Nous pouvons maintenant dire : Mission accomplie pour cette 11e édition du Colloque annuel du PMI Lévis-Québec!
Au nom du comité organisateur et du PMI Lévis-Québec, merci d’avoir participé en si grand nombre et au plaisir de vous retrouver pour l’édition 2016!
Surveillez nos annonces sur le prochain colloque.
À propos de l’auteure
Line Pineault PMP, Vice-présidente et Directrice qualité R3D Conseil inc.
Mme Pineault est détentrice d’un MBA en gestion des technologies de l’information et cumule plus de 30 années d’expérience dans ce domaine.
Chez R3D Conseil depuis 2000, Mme Pineault intervient en clientèle à titre de conseillère senior en gestion de projet (management de projet, mise en place de méthode de gestion de projet, coaching), en gestion du changement et en architecture d’affaires. Elle est également auditrice interne (norme ISO 9000).
Mme Pineault s’est jointe en 2013 au conseil d’administration du PMI Lévis-Québec et occupe la fonction de Vice-présidente colloque depuis 2014.