Florent Nogueira |

Les projets menés dans l’industrie aérospatiale sont extrêmement complexes, nécessitant une approche adaptée pour gérer les risques élevés (Guo, B. 2014). Considérant que le secteur de l’aérospatial et de la défense (A&D) est confronté à des opportunités croissantes, en 2002, SpaceX est apparue avec un objectif simple, mais radical : concevoir un lanceur réutilisable, défiant des institutions établies telles que Lockheed Martin, la National Aeronautics and Space Administration (NASA) ou l’European Space Agency (ESA).

Cet article examine les méthodes qui ont permis à SpaceX de réussir, là où des organisations étatiques ont eu des difficultés structurelles, impactant ainsi le niveau de réussite des projets.

Selon Charrel et al. (2007), la planification des projets complexes implique la gestion de l’infrastructure, l’analyse des parties prenantes et la définition des résultats attendus. Une planification minutieuse réduit le risque et optimise la qualité des livrables.

Également, Borges et al. (2022) propose un modèle pour gérer le risque à l’aide de différentes méthodes, tel que la structuration des problèmes, l’analyse des mesures de contrôle de la sécurité et la hiérarchisation des résultats.

L’étude de Drogovoz, A., et al. (2021) suggère que les approches agiles comme Scrum et Extreme Programming peuvent être appliquées avec succès dans le développement de systèmes spatiaux. Des approches hybrides, combinant méthodologies agiles et traditionnelles, sont également efficaces, plus particulièrement lorsqu’elles sont utilisées dans les activités de conception.

Pour le lanceur Falcon 9 de SpaceX, les principes de gestion de projet sont au cœur de la stratégie, comme le souligne Valentin, M. (2020) :

  1. Adaptation des besoins au périmètre du projet : La collaboration interfonctionnelle résout les problèmes en temps réel.
  2. Test & Learn dans la conception : Focalisation sur des itérations courtes et rapides.
  3. Gestion de projet visuelle : Le suivi des données permet de maîtriser les indicateurs et de contrôler les livrables, l’échéancier et la qualité.
  4. Engagement des parties prenantes : La mission principale du commanditaire, Elon Musk, est de gérer efficacement les communications du projet.

Le rapport de Dreyer, L. (2009) met en évidence le succès de SpaceX dans la fourniture rapide d’un service de transport aérospatial fiable et abordable, contrairement à l’ESA qui n’a toujours pas de lanceur fonctionnel après l’abandon d’Ariane 5.

En conclusion, les start-ups de la “tech” bénéficient d’outils disruptifs qui leur confèrent un avantage compétitif dans ce secteur. La méthodologie utilisée influence grandement le succès du projet, même dans un environnement à haut risque.

Bibliographie

Guo, B. (2014). Space Project Management: High-tech Complex Project Management.

Charrel, P. J., & Galarreta, D. (2007). Project Management and Risk Management in Complex Projects.

Borges, S. F. de S., et al. (2022). Integration of risk analysis methods in aerospace research projects. Independent Journal of Management & Production.

Drogovoz, A., et al. (2021). Specifics of applying agile methods in the space industry. AIP Conference Proceedings, 22.

Valentin, M. (2020). Hyper-manufacturing: L’après lean: Adapter les principes du lean à la 4e révolution industrielle.

Dreyer, L. (2009). Latest developments on SpaceX’s Falcon 1 and Falcon 9 launch vehicles and Dragon spacecraft.

À propos de l’auteur

Florent Nogueira

Florent Nogueira détient un diplôme de technicien supérieur en communication, ainsi qu’un certificat universitaire en gestion de projet de l’université Laval et un diplôme collégial en électricité industrielle. Il est certifié PMP depuis 2021 et possède une expertise en Lean 6σ, se spécialisant dans la gestion des risques et de la qualité. Résidant à Québec depuis plus de 12 ans, il évolue professionnellement dans le secteur manufacturier en tant que directeur de l’ingénierie chez Connexion Technic. Parallèlement, il poursuit une maîtrise de recherche en gestion de projet à l’UQAR, lui permettant de combiner sa passion pour l’aéronautique/aérospatial avec le secteur manufacturier et la gestion de projets complexes. Sa principale motivation réside dans l’intégration de ses compétences techniques pour relever les défis environnementaux, énergétiques et scientifiques du futur.